Spectacle mis en voix et en musique par Catherine May Atlani
Avec les voix de Marc Bertin et Jim Couturier,
Le violon de Eléonore Grimbert Barré,
Le violoncelle de Diego Pessoa Cardoso
Sur le plateau la comédienne Gabrielle Forest
et au piano Catherine May Atlani.
J’ai eu la chance de rencontrer Benjamin Fondane lorsque j’accompagnais souvent au piano les textes que disait Eve Griliquez dans le cadre des « lundis poésie » au cabaret LE LOUP DU FAUBOURG… Elle m’a un jour demandé d’accompagner les textes de Benjamin Fondane et depuis toutes ces années ses mots m’accompagnent.
Lorsque la guerre des Russes en Ukraine est arrivée brutalement dans nos vies, j’ai senti monter très fort les textes de Benjamin Fondane avec des chœurs de voix, des musiques, un travail sur les sons, sur le temps, celui qui est derrière, celui qui nous précède et surtout celui qui se répète. Benjamin Fondane questionne en permanence le temps passé, relayé au présent et à l’avenir quasi impossible du fait de la violence incontrôlée des hommes.
Je suis en même temps chorégraphe et compositrice, cela me permet d’envisager dans le même temps l’image théâtrale, des musiques et des mots décalés dans le temps.
Je souhaite écrire un spectacle où il y aura sur le plateau deux femmes, l’une au piano et l’autre qui racontera au public la vie de Benjamin Fondane, accoudée au piano ; elle quittera par moments le piano pour aller dire quelques mots de Fondane au public puis reviendra s’accouder pour reprendre son récit ;
la vie de Fondane est étonnante et mérite ce récit.
La voix du poète ne sera pas une voix mais celle de deux comédiens qui diront souvent en chœur décalé les mots écrits par Fondane ; elles seront des voix parlées données à entendre comme des musiques de chœur. Le violon et le violoncelle viendront percuter les mots, avec ou à côté, le piano leur répondra ou jouera avec eux.
Les voix des comédiens et les sons des cordes seront enregistrées, et donc seront des voix « off ». J’aimerai rentrer dans le sens particulier du temps de Fondane avec ce rapport à la scène immédiate des deux femmes que le public verra et entendra et les sons des voix des hommes qui seront plus « loin » dans l’espace.
Les deux comédiens seront filmés dehors dans une prairie en train de lire leurs textes, mais le film sera silencieux et sur le plateau au jardin sera accroché un long pendrillon transparent sur lequel le film viendra en rétroprojection à un rythme régulier de 2 minutes toutes les 9 minutes quoi qu’il se passe sur le plateau ; on marquera ainsi le passage menacé en permanence jusqu’ à l’extermination du poète. Les deux voix off des comédiens seront traitées comme des instruments de musique, petit quatuor, voix, violon, violoncelle.
Je vais rythmer le plateau avec des noirs, des séquences filmées, des musiques de piano en jeu avec le violon et le violoncelle, des pianos seuls ; le plateau sera cette vie dense et trop courte du poète.
Je souhaite avec ce spectacle permettre au public d’entrer avec leurs corps dans la puissance des mots écrits par Benjamin Fondane. Ce sont des mots que l’on épouse, qui s’imprègnent et qui font monter en nous une immense réflexion sur le sens de nos vies.
Catherine May Atlani
« De tous les poètes ses contemporains, pas un, ni même ceux qui ont été dans la Résistance, pas un n’a écrit la révolte et le goût de vivre mêlé au sens de la mort comme Benjamin Fondane. Sa situation de fantôme lui-même, y est sans doute pour quelque chose : un émigrant de la vie traqué sur les fleuves de Babylone.
Contre les dualismes de la philosophie, il est dans le continu de la vie à partir du poème et du poème à partir de la vie. Par là il est présent. »
Henri Meschonic
pour sa présentation du livre « Le mal des fantômes »
J’ai eu la chance de rencontrer Benjamin Fondane lorsque j’accompagnais souvent au piano les textes que disait Eve Griliquez dans le cadre des « lundis poésie » au cabaret LE LOUP DU FAUBOURG… Elle m’a un jour demandé d’accompagner les textes de Benjamin Fondane et depuis toutes ces années ses mots m’accompagnent.
Lorsque la guerre des Russes en Ukraine est arrivée brutalement dans nos vies, j’ai senti monter très fort les textes de Benjamin Fondane avec des chœurs de voix, des musiques, un travail sur les sons, sur le temps, celui qui est derrière, celui qui nous précède et surtout celui qui se répète. Benjamin Fondane questionne en permanence le temps passé, relayé au présent et à l’avenir quasi impossible du fait de la violence incontrôlée des hommes.
Je suis en même temps chorégraphe et compositrice, cela me permet d’envisager dans le même temps l’image théâtrale, des musiques et des mots décalés dans le temps.
Je souhaite écrire un spectacle où il y aura sur le plateau deux femmes, l’une au piano et l’autre qui racontera au public la vie de Benjamin Fondane, accoudée au piano ; elle quittera par moments le piano pour aller dire quelques mots de Fondane au public puis reviendra s’accouder pour reprendre son récit ;
la vie de Fondane est étonnante et mérite ce récit.
La voix du poète ne sera pas une voix mais celle de deux comédiens qui diront souvent en chœur décalé les mots écrits par Fondane ; elles seront des voix parlées données à entendre comme des musiques de chœur. Le violon et le violoncelle viendront percuter les mots, avec ou à côté, le piano leur répondra ou jouera avec eux.
Les voix des comédiens et les sons des cordes seront enregistrées, et donc seront des voix « off ». J’aimerai rentrer dans le sens particulier du temps de Fondane avec ce rapport à la scène immédiate des deux femmes que le public verra et entendra et les sons des voix des hommes qui seront plus « loin » dans l’espace.
Les deux comédiens seront filmés dehors dans une prairie en train de lire leurs textes, mais le film sera silencieux et sur le plateau au jardin sera accroché un long pendrillon transparent sur lequel le film viendra en rétroprojection à un rythme régulier de 2 minutes toutes les 9 minutes quoi qu’il se passe sur le plateau ; on marquera ainsi le passage menacé en permanence jusqu’ à l’extermination du poète. Les deux voix off des comédiens seront traitées comme des instruments de musique, petit quatuor, voix, violon, violoncelle.
Je vais rythmer le plateau avec des noirs, des séquences filmées, des musiques de piano en jeu avec le violon et le violoncelle, des pianos seuls ; le plateau sera cette vie dense et trop courte du poète.
Je souhaite avec ce spectacle permettre au public d’entrer avec leurs corps dans la puissance des mots écrits par Benjamin Fondane. Ce sont des mots que l’on épouse, qui s’imprègnent et qui font monter en nous une immense réflexion sur le sens de nos vies.
Catherine May Atlani
© Catherine May Atlani - 2022
06 06 79 25 89
© Catherine May Atlani - 2022